Réflexes archaïques non intégrés chez les adultes : quelles conséquences ?

Réflexes archaïques non intégrés chez les adultes

Véritable fondement du développement humain, les réflexes archaïques sont des mouvements automatiques qui apparaissent dès les premiers instants de la vie. Aussi appelés réflexes primaires, ils sont essentiels à la maturation du système nerveux chez l’enfant et par conséquent aussi chez l’adulte.

Hélas, il arrive qu’ils ne s’intègrent pas correctement au fil des années et déséquilibrent peu à peu le quotidien, tant sur le plan physique que psychologique, mais également cognitif .

Que se passe-t-il alors lorsque les réflexes archaïques ne sont pas bien intégrés chez l’adulte ?

Quelles sont les solutions qui se présentent afin de retrouver une vie plus apaisée ?

En quoi consistent les réflexes archaïques ?

Tout d’abord, les réflexes archaïques se manifestent dès la vie intra-utérine sous la forme de réponses automatiques, déclenchées par des stimuli spécifiques. Ils permettent de connecter l’ensemble du corps.

Au cours de nos 3 premières années de vie, ces réflexes sont censés s’intégrer dans notre système nerveux, nous soutenir au quotidien et ne plus nous parasiter et réduire nos capacités.

Ces réactions innées, réflexes et automatiques, profondément ancrées dans tous les systèmes nerveux, servent de fondations au développement neuromoteur. Ils sont là, dans un premier temps, pour assurer notre survie et notre sécurité.

Par exemple, le réflexe de succion permet au nourrisson de se nourrir, tandis que le réflexe de Moro, connu comme le « réflexe de sursaut », témoigne d’un système de défense inné (la fuite ou l’attaque).

Au fil des années, et principalement au-delà de 3 ans, les réflexes primaires, laissent place à des schémas moteurs plus élaborés, contrôlés par le cortex cérébral. Grâce à une bonne intégration de nos réflexes archaïques, nous pouvons passer d’actions et de comportements involontaires et incontrôlables à des actions et des comportements volontaires, maîtrisés et contrôlables.

Une intégration réussie assure une base stable pour notre coordination, notre équilibre postural mais aussi émotionnel et pour tous nos apprentissages.

À quoi servent les réflexes archaïques ?

Chaque réflexe archaïque a une fonction précise qui contribue à notre développement global. À ce jour, environ 70 réflexes ont été “identifiés”

  • Le réflexe de préhension (d’agrippement palmaire ou grasping), prépare les muscles de la main à des gestes fins comme l’écriture.
  • Le réflexe tonique asymétrique du cou participe, entre-autre, à la coordination œil-main, essentielle pour la lecture et les activités sportives.
  • Le réflexe tendineux de protection aide tout notre corps à adapter le tonus nécessaire en fonction de ce que nous vivons : retirer très rapidement notre main d’une source chaude pour ne pas se brûler, accélérer son pas sur un passage piéton pour échapper à une voiture qui arrive droit sur nous…
  • Les réflexes tonique labyrinthique et tonique symétrique du cou aideront à avoir de meilleures capacités de concentration, d’attention et d’organisation…
  • Le réflexe de Moro permettra une meilleure gestion, adaptation et régulation de nos émotions et nous permettra d’interagir plus sereinement avec son environnement…

Les réflexes archaïques, sont donc en quelque sorte les anges gardiens du système nerveux, ils sont les garants de connexions cérébrales solides. Bien équilibrés et intégrés, ils nous permettent d’avoir des réactions et comportements adaptés et de bien gérer nos défis corporels, émotionnels mais aussi cognitifs et d’accéder à notre plein potentiel.

Quels sont les obstacles à l’intégration des réflexes archaïques ?

Divers facteurs peuvent perturber l’intégration de ces réflexes pendant l’enfance mais aussi à l’âge adulte et tout au long de la vie !

Parmi les causes les plus fréquentes, on peut citer :

Facteurs prénataux

  • Stress maternel important pendant la grossesse
  • Grossesse pathologique (hypertension, diabète gestationnel, menace d’accouchement prématuré…)
  • Exposition à des toxines ou médicaments pendant la grossesse
  • Manque de mouvements in utero (bébé peu actif)
  • Position fœtale atypique (siège, transverse…)
  • Prématurité

Facteurs liés à la naissance

  • Accouchement très rapide ou très long
  • Césarienne ou utilisation d’instruments (forceps, ventouse)
  • Anesthésie péridurale empêchant la participation active du bébé
  • Naissance prématurée ou avec un faible poids
  • Traumatisme crânien ou compression excessive du crâne, cordon autour du cou

Facteurs postnataux et environnementaux

  • Séparation précoce mère-bébé (incubateur, hospitalisation prolongée)
  • Troubles neurologiques ou métaboliques
  • Manque de stimulations sensorielles (bébé peu manipulé, peu porté)
  • Portage ou postures inadaptées, utilisation trop fréquente de matériel de puériculture : trotteur ou youpala, transat, parc…
  • Manque de temps au sol (peu d’exploration en position ventrale) et manque de mouvements
  • Troubles alimentaires ou digestifs (reflux, allergies, carences nutritionnelles)

Facteurs émotionnels et psycho-affectifs

  • Stress familial intense, choc émotionnel (deuil, séparation, violences)
  • Attachement insécurisant (manque de contact, d’interactions)
  • Environnement surstimulant ou au contraire trop pauvre en stimulations
  • Hypervigilance due à un climat anxiogène

Facteurs médicaux et neurodéveloppementaux

  • Troubles sensoriels (hypersensibilité ou hyposensibilité)
  • Troubles du tonus musculaire (hypotonie, hypertonie, douleurs chroniques)
  • Pathologies neurologiques ou génétiques (syndromes divers)
  • Infection sévère dans la petite enfance et à l’âge adulte (méningite, otites chroniques…)
  • Développement moteur perturbé (absence de quatre pattes, retard psychomoteur)

Les causes et les obstacles à l’intégration de nos réflexes sont donc multiples et les répercussions à l’âge adulte sont bien réelles !

Réflexes archaïques non intégrés chez les adultes : quelles en sont les conséquences ?

Dans la sphère posturale, corporelle et physique

  • Problèmes de posture et d’équilibre : sensation d’instabilité, démarche maladroite, difficulté à rester debout longtemps
  • Douleurs chroniques : tensions dans le dos, les cervicales, les épaules, migraines fréquentes
  • Fatigue excessive : le corps dépense trop d’énergie pour compenser les déséquilibres posturaux
  • Troubles de la coordination et problème de motricité fine : maladresse, difficulté avec les gestes précis, écriture laborieuse
  • Hypersensibilité ou hyposensibilité sensorielle : gêne avec certains tissus, bruit, lumière, contact physique
  • Difficultés respiratoires : respiration superficielle, buccale et thoracique, oppression thoracique, apnée du sommeil
  • Vertiges et mal des transports : difficulté à gérer les mouvements rapides ou les changements de position
  • Troubles digestifs : ballonnements, constipation, reflux..

 

Dans la sphère émotionnelle

  • Hyper-réactivité émotionnelle, impulsivité ou inhibition excessive : passage rapide de la colère aux pleurs, difficulté à gérer et réguler ses émotions, difficulté à doser ses réactions, soit trop explosif, soit trop passif
  • Anxiété excessive et stress chronique : sensation de danger constant, hypervigilance
  • Manque de confiance en soi : impression de ne jamais être à la hauteur, difficulté à prendre des décisions
  • Difficultés relationnelles : hypersensibilité au regard des autres, peur du rejet, tendance à l’isolement
  • Fatigue émotionnelle : se sentir épuisé sans raison apparente, besoin fréquent de repli sur soi
  • Troubles du sommeil : difficulté à s’endormir, réveils nocturnes, sommeil non réparateur
  • Addictions et compulsions : besoin de compenser (sucre, tabac, écrans, sport excessif, shopping compulsif, sexe, prise de drogues…)

Dans la sphère cognitive

  • Difficultés de concentration : esprit dispersé, tendance à la rêverie, difficulté à rester focalisé longtemps
  • Troubles de l’attention (type TDA/H) : besoin de bouger pour se concentrer, difficulté à suivre une conversation ou une tâche jusqu’au bout
  • Problèmes de mémoire : oubli des détails, difficulté à retenir des informations sur le long terme
  • Ralentissement de la pensée : besoin de plus de temps pour comprendre, analyser ou répondre
  • Difficulté avec l’organisation et la planification : procrastination, impression d’être débordé en permanence
  • Difficulté à gérer plusieurs tâches en même temps : sensation d’être vite dépassé par des demandes simultanées
  • Troubles de la lecture et de l’écriture : fatigue rapide en lisant, difficulté à structurer ses idées à l’écrit
  • Manque d’initiative et de créativité : difficulté à trouver des solutions, à innover, à prendre des décisions

Chez l’adulte, des réflexes archaïques mal intégrés peuvent donc impacter toutes les sphères de la vie : physique, émotionnelle et cognitive.

Ces difficultés sont souvent prises à tort pour du stress, du manque de volonté ou un simple trait de personnalité. Heureusement, il est possible de travailler sur leur intégration pour retrouver plus d’aisance et d’équilibre au quotidien.

Quelles sont les solutions à envisager en cas de réflexes archaïques non intégrés chez les adultes ?

Il n’est jamais trop tard pour intégrer les réflexes archaïques, et ce, même à l’âge adulte !

Parmi les approches pouvant aider à améliorer ses difficultés, redécouvrir son plein potentiel et retrouver un quotidien équilibré, on peut se tourner vers l’intégration neurosensorielle des réflexes archaïques. Cette pratique, encore trop peu connue en France, mais remboursée par la sécurité sociale dans d’autres pays, combine des temps d’intégration, des mouvements répétitifs et des exercices sensoriels, afin de stimuler ou recréer les connexions cérébrales nécessaires afin de rétablir une bonne intégration des réflexes archaïques et posturaux.

Ce processus consiste à “reconnecter” le système nerveux afin qu’il termine le travail d’intégration resté en suspens ou entravé, pour diverses raisons vues précédemment.

D’autres approches, comme la kinésiologie, l’ostéopathie ou la psychomotricité, apportent des solutions complémentaires à l’intégration des réflexes archaïques. Elles s’appuient sur des exercices et des mouvements spécifiques visant à atténuer les effets des réflexes non intégrés et à favoriser un meilleur équilibre corporel et émotionnel.

D’autres disciplines peuvent également soutenir ce travail, comme la chiropraxie, qui agit sur le système nerveux et la posture, ou encore la fasciathérapie, qui libère les tensions profondes du corps et favorise une meilleure fluidité du mouvement. Des méthodes comme la stimulation auditive (Tomatis) ou le neurofeedback peuvent aussi aider à améliorer la régulation du système nerveux, facilitant ainsi l’intégration des réflexes.

De plus, la sophrologie et la méditation en pleine conscience permettent de développer également la conscience corporelle et d’apaiser le système nerveux, créant ainsi un terrain favorable à l’intégration des réflexes archaïques.

Par ailleurs, adopter un mode de vie plus actif contribue aussi à cette intégration. La pratique du yoga, de la danse ou des sports d’endurance entre autre permet de diversifier les mouvements, de renforcer la coordination et d’éveiller la conscience corporelle.

Des habitudes simples du quotidien peuvent aussi faire la différence :

  • Varier les positions au travail : alterner entre la position assise, debout et en mouvement (marcher pendant un appel, utiliser un bureau réglable en hauteur) aide à stimuler le système nerveux et à éviter les postures figées.
  • Pratiquer l’auto-massage et la stimulation tactile : masser ses mains, ses pieds ou utiliser une balle hérisson permet de réveiller les connexions sensorielles et d’améliorer la perception du corps.
  • Réintroduire des mouvements naturels : marcher pieds nus chez soi, grimper des escaliers au lieu de prendre l’ascenseur, ou même s’étirer régulièrement sont des gestes simples qui participent à une meilleure intégration corporelle.

Conclusion : les réflexes archaïques sont le premier maillon de votre bien-être global

Lorsqu’on cherche à améliorer son bien-être physique, émotionnel ou cognitif, il est essentiel de remonter à la source : les réflexes archaïques. Ils sont le premier maillon de la chaîne qui connecte l’ensemble du système nerveux.

Véritable socle du développement, ils jouent un rôle fondamental, à l’image des fondations d’une maison.

Tout comme un os fracturé doit d’abord être ressoudé avant de pouvoir entamer une rééducation avec un kinésithérapeute, les réflexes archaïques doivent être intégrés en priorité. Sans cette base solide, les efforts pour améliorer la posture, la coordination, la concentration ou la gestion des émotions risquent d’être moins efficaces.

Prendre soin de ses réflexes, c’est offrir à son corps et à son cerveau les meilleures conditions pour fonctionner harmonieusement et durablement.

À noter:

  • Le travail sur l’intégration des réflexes archaïques peut être bénéfique à tout âge pour un large éventail de personnes : nourrissons, enfants, adolescents, adultes, seniors, personnes en situation de handicap…
  • Un accompagnement en réflexes archaïques ne se substitue aucunement à un traitement et à un suivi médical.

 

Si vous voulez en savoir plus, contactez moi ! 

Laurence Thibaud

Laurence THIBAUD

Je suis Laurence THIBAUD, fondatrice de Lau R'&flex équi-libre.
Praticienne, formatrice et auteure, passionnée en réflexes archaïques.
J'accompagne tout un chacun, quel que soit votre âge, dans la (ré)intégration de vos réflexes archaïques pour (re)trouver plus d'équi-libre et de sérénité dans vos vies émotionnelle, cognitive et corporelle.

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